Parlons de la courbe des taux d’intérêt.
La courbe des taux montre le niveau des taux en fonction de l’échéance des obligations d’un État donné. On observe ainsi le taux d’intérêt que l’on obtient si l’on prête à cet État à 3 mois, à 6 mois, à 1 an, à 2 ans, à 3 ans, etc. (voir graphique ci-dessus pour les Etats-Unis). On parle abusivement de courbe parce qu’on relie les points entre eux.
Dans une situation normale, les taux d’intérêt des échéances plus lointaines (plus longues) sont plus élevés que pour les échéances plus proches (plus courtes). Logique, car plus la durée est longue, plus le risque de faire face à un défaut de l’émetteur est élevé (bien que ce risque soit faible dans le cas d’une État) et plus l’investisseur réclame une rémunération plus élevée pour bloquer son argent plus longtemps. On dit que les investisseurs exigent une prime de risque pour prêter sur des échéances plus longues. Habituellement, la courbe des taux est donc ascendante : plus l’échéance est lointaine, plus le taux d’intérêt augmente, la courbe monte.
Mais parfois il arrive que les taux courts (3 mois à 2 ans) soient plus élevés que les taux longs (10 ans). On parle alors d’une inversion de la courbe des taux. Cette inversion est particulièrement scrutée par les investisseurs car elle est généralement annonciatrice d’une récession.
Nos lecteurs réguliers le savent déjà, le courbe des taux aux Etats-Unis s’est inversée la semaine passée (voir le graphique ci-dessus).
Cela signifie qu’il règne un climat pessimiste quant à l’évolution économique attendue à court et moyen termes.
Pour comprendre, retenez deux choses. Premièrement, les taux courts sont établis par les Banques centrales. Si les taux courts sont élevés, c’est soit parce que la Banque centrale tente de ralentir l’économie, qui est menacée de surchauffe (i.e. risque d’accélération de l’inflation), soit parce que les taux longs baissent fortement.
Deuxièmement, les taux longs sont fixés par les marchés. Si les taux longs baissent, c’est que les intervenants sur ces marchés anticipent une décélération de l’inflation, généralement provoquée par une détérioration de l’environnement économique.
Dans le contexte actuel, l’économie n’est pas en surchauffe. La courbe s’inverse donc non pas parce que la Banque centrale relève les taux courts, mais bien parce que les taux longs sont poussés à la baisse par le marché. Cela signifie donc que le marché s’attend à un ralentissement de la croissance économique.
Partant de là, la Banque centrale peut abaisser ses taux de court terme pour soutenir l’économie et redresser progressivement la courbe des taux. C’est en tous cas ce à quoi les marchés s’attendent prochainement aux Etats-Unis.
Voilà, vous savez tous sur l’inversion de la courbe des taux.
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